Dimanche 1er août après-midi
Par David Olivier
Depuis quelque temps, un nouvel argument a fait son apparition en défense du grand massacre des animaux non humains: «sans viande, pas d'humanité». Il s'agit en fait de l'amalgame d'au moins deux thèses:
- La viande aurait été un élément essentiel de la «naissance de l'humanité».
- Si les humains arrêtaient de manger la viande, ils ne seraient plus vraiment humains.
La première de ces thèses, qui se veut scientifique, n'est pas vraiment nouvelle, mais a été récemment bruyamment propulsée à travers les médias en particulier par la paléontoloque Marylène Patou-Mathis. La seconde est plus rarement formulée explicitement, mais plutôt suggérée en filigrane derrière la première.
Je me propose de faire une courte analyse de ces idées, l'une comme l'autre de nature bien plus idéologique que scientifique. La notion même de «naissance de l'humanité» est constamment mise en avant sans être définie. Il sera utile d'en profiter pour peaufiner un peu notre culture générale, justement, concernant la «préhistoire». Nous avons chacun-e entendu parler de Cro-Magnon, de l'homme des cavernes, des Néanderthaliens et des Australopithèques, du Néolithique et du Paléolithique, de l'Âge de pierre et du fer, sans généralement bien savoir situer ces notions. Nous «savons» que «l'homme descend du singe», et que l'«homme primitif» vivait dans les cavernes, traînait la femme primitive par les cheveux et chassait le mammouth (voire les dinosaures)... Sans être spécialiste, j'essaierai de défricher un peu le sujet, en faisant la part des connaissances scientifiques et de l'idéologie dont le domaine est lourdement chargé.