Estivales de la Question animale

Autriche : la répression
du mouvement de libération animale
et la situation générale de la lutte pour les animaux

Mardi 18 août matin

Par Martin Balluch (intervention en anglais avec traduction immédiate)

Martin Balluch est le président de l'association autrichienne Verein Gegen Tierfabriken.

Résumé de l'intervention

(version française plus bas)

In Austria, the first animal protection laws were formed in 1846, in about the same time the first animal protection societies came into being. But it was not till the mid 1980ies that the modern animal rights and animal advocacy movement came about.

In the first years, veganism and animal rights were seen as fringe issues and the movement did not have the self-esteem to challenge the status quo proper. But from 1997 that was to change fundamentally.

Since November 1998, when a fur farm ban was introduced, a series of politically confrontational campaigns achieved a ban on wild animal circuses, a ban on hen battery farming, a ban on experiments on apes, a ban on caging rabbits and so forth, which really stopped the complacency of animal industries. But the empire struck back.

Since November 2006, a special police task force of 35 officers has been running the most thorough surveillance operation ever undertaken by police in Austria since the second world war. Eventually from May 2008 onwards, 29 houses of activists and 7 officers of animal groups were raided by armed police units in the dead of night, all equipment was removed and 10 activists were put on remand prison for 105 days.

So far, no charges have ever been laid but all those activities were undertaken under section 278a of the Austrian criminal code, claiming that the whole Austrian animal movement is a gigantic criminal organisation with international links. No concrete evidence of any criminal activity amongst those activits, who were suspected, ever surfaced, but prosecution claims it suffices to have the subjective impression that the activists would be capable of criminal wrongdoing. And those subjective impressions are based on normal protest activity including undercover investigations, illegal actions of civil disobedience and encrypting computers.

En Autriche, les premières lois sur la protection animale furent édictées en 1846, à peu près au moment où apparurent les premières associations de protection animale. Mais ce n'est qu'au milieu des années 80 que le mouvement moderne de défense des animaux et des droits des animaux vit le jour.

Pendant les premières années, le veganisme et les droits des animaux étaient considérés comme des questions marginales et le mouvement n'avait pas suffisamment confiance en ses propres forces pour défier le statut quo. C'est à partir de 1997 que les choses ont changé radicalement.

Aussitôt après qu'une interdiction ait été émise à l'encontre d'une usine d'élevage d'animaux à fourrure en novembre 1998, toute une série de campagnes entrant en confrontation directe au niveau politique obtinrent les interdictions successives des animaux sauvages dans les cirques, de l'élevage des poules en batterie, de l'expérimentation sur les singes, de l'élevage des lapins en cage, etc. Ces interdictions stoppèrent net la complaisance et la tranquillité des industries animales. Alors l'empire du carnage animal contre attaqua.

Depuis 2006, une force de police spéciale dotée de 35 officiers a établi l'opération de surveillance la plus élaborée qu'ait jamais entreprise la police autrichienne depuis la deuxième guerre mondiale. Finalement, en mai 2008, au milieu de la nuit, des unités de forces de police armées ont fait un raid sur les maisons de 29 activistes et de 7 dirigeants de groupes de défense animale, ont confisqué tout leur équipement, et 10 militants ont été placés en détention préventive pendant 105 jours.

Jusqu'à présent, aucune charge n'a été prononcée, mais ces arrestations ont été effectuées sous le couvert de l'article 278a du droit pénal autrichien, proclamant que le mouvement animaliste autrichien dans sa totalité est une gigantesque organisation criminelle aux ramifications internationales. Aucune preuve de la moindre activité criminelle n'a fait surface parmi les militants suspectés, mais le ministère public déclare qu'il est suffisant d'avoir l'impression subjective que les activistes pourraient être capables de graves délits. Et ces impressions subjectives sont fondées sur des actes de protestation tout à fait habituels comme les investigations clandestines, les actions illégales de désobéissance civile et le chiffrement d'ordinateurs.

Compte-rendu

Pour lire le compte-rendu de cet événement par les organisateurs, voir la page Compte-rendu et témoignages.