Mercredi 20 août matin
Débat collectif
La question de l'avortement soulève des points de vue divergents chez les militants pour les animaux. Certains estiment qu'il n'y a aucun rapport entre la question animale et le problème de l'avortement. D'autres cependant pensent que la même logique qui conduit à lutter contre l'exploitation animale implique une position au sujet de l'avortement — pour les uns, d'opposition à l'avortement, pour les autres, de défense du droit à l'avortement.
Les deux documents ci-dessous illustrent chacun une de ces dernières positions et pourront servir de points de départ pour le débat.
J'ai dans mon cœur l'espérance que, tout comme aujourd'hui il est normal dans certains milieux d'avoir une sensibilité envers les animaux et la Terre, à l'avenir il en sera de même pour le fœtus.
(...) Ce serait dépasser complètement le spécisme que de considérer que la vie est sacrée et inviolable, n'établissant pas de hierarchies entre les vies: chaque vie est égale aux autres (je dissocie le terme «sacré» de sa valeur religieuse pour le renvoyer au signifié primitif et littéral de révérence, donc de respect profond envers quelque chose qui n'appartient pas à nous).
(...) Une critique de l'avortement ne peut donc être dissociée de la critique d'une société qui produit ses nombreuses causes, et ne peut l'être non plus d'une lutte radicale contre un appareil de pouvoir scientifico-technologique qui exploite, tue la Terre, les animaux et les hommes. Ce n'est qu'en incluant ceux-ci dans une lutte globale qu'une libération totale de l'existant sera possible.
Silvia Guerini, «Aborto. Spunti critici di riflessione» («Avortement. Points critiques pour une réflexion»).
(...) en critiquant l'élevage des animaux visant à les transformer en produits à manger, nous nous opposons à l'idée malsaine selon laquelle ils n'existent qu'en tant qu'exemplaires de certaines fonctions biologiques (se reproduire et s'engraisser) et non en tant qu'individus. Sur la base de cette critique, nous reconnaissons la même idée malsaine à l'œuvre dans le discours de ceux qui veulent empêcher la femme de décider si elle veut ou non être mère; ce discours nie la dimension émotionnelle de la maternité et la réduit à la production de fœtus à défendre à tout prix, et enchaîne la femme à sa fonction biologique de récipient procréateur, refusant de voir en elle un individu avec mille capacités et désirs. Ce n'est pas une coïncidence si l'idéologie patriarcale a toujours lié étroitement féminité et animalité: nous, nous voulons libérer de son joug et l'une et l'autre.
Communiqué d'adhésion à la mobilisation du 8 mars 2008 en Italie, rédigé par le groupe donnEanimali.