Estivales de la Question animale

Compte-rendu sur la réunion
de clôture des Estivales 2005

Yves Bonnardel

Ce commentaire personnel a été rédigé suite aux Estivales 2005.

je vous retranscris ci-dessous ce que j'ai noté des aspects abordés lors de la réunion bilan des estivales, vendredi 12 août 2005 après midi... Il devait y avoir présentes par loin de 40 personnes, je pense...

Plusieurs intervenants lors de la discussion ont exprimé leur satisfaction, mais on a plus abordé les points critiques, non pas, je crois, que la majorité n'était pas contente, mais parce que ça apparaissait plus utile. Notamment, a été remarquée l'ouverture sur l'extérieur: pas mal de personnes sont venues des environs; étaient présentes sur la durée environ 40 personnes, mais au moins un débat a réuni 70 personnes! Il y a eu aussi les liens qui se sont noués avec une colonie de gamins, qui ont participé à une présentation débat sur «faune sauvage et végétarisme», qui ont continué encore après à en discuter plus ou moins contents et plus ou moins convaincus, qui ont été invités ensuite à manger le lendemain avec nous tous (et qui ont apprécié), et qui nous ont préparé un couscous pour notre départ, voyant qu'on était trop désorganisés pour s'occuper nous-mêmes de notre propre bien-être stomacal... (chouette!).

- un point qui faisait quasiment l'unanimité, m'a-t-il semblé, est que le programme était trop chargé: une intervention suivie de débat chaque matin, une autre idem chaque après midi, et on s'est très bien débrouillés pour rajouter quelque chose chaque soir (film, lecture, poême, etc.): du coup, pas d'espaces libres, ou trop peu, pas assez de temps pour discuter avec tout le monde, accueillir décemment tout un chacun (toute une chacune), refaire le monde ou raconter des blagues, réfléchir informellement à plusieurs ou se lancer dans des histoires de séduction...

solutions avancées (pistes):

1) organiser des débats en parallèle (par exemple, deux débats en même temps, en deux lieux différents): solution qui ne rencontrait qu'un enthousiasme mitigé.

2) faire moins de choses, prévoir moins, ou bien prévoir plus de choses style rando, piscine, freesbee ou autres. Idée avancée par exemple: ne faire qu'une présentation débat par jour (par exemple, dans certains cas: présentation suivi de débat en grand groupe en matinée; et débats sur les même sujet ou sur des sous-sujets en petits groupes l'après midi, suivis d'une restitution en plénière de ce qui a été discuté); prévoir au moins une demi-journée de battement dans la semaine... Déjà plus d'enthousiasme, je crois.

3) allonger le temps des estivales: passer d'une semaine à dix jours; commencer par exemple le vendredi 4 août l'année prochaine, les gens arrivent, faire une présentation générale, un survol de la question animale, par exemple, le samedi (à laquelle les locaux - je veux dire les indigènes - sont cordialement convié-e-s), puis commencer le dimanche, et terminer les estivales le dimanche d'après... Avantage: ça fait deux week-ends, ce qui permet aux personnes qui turbinent en semaine de venir tout de même par deux fois; également: plus de temps pour tout, si on ne bourre pas le programme, mais qu'on décide une meilleure respiration. Désavantage: il risque d'y avoir plus de roulement, des gens venant 5 ou 7 jours, et repartant en cours de route, ou arrivant en cours de route; inconvénient relativisé s'il y a plus de temps libre, et qu'on peut donc mieux accueillir les nouveaux-venus...

- problème de la juxtaposition non-résolue au cours des estivales de publics et d'attentes différentes: des gens qui viennent pour la première fois, qui sont novices en matière de question animale, et qui peuvent tomber sur des débats «pointus» sans avoir eu tous les éléments en main, ce qui entraîne frustration et incompréhension. Parce qu'une autre partie des estivaliers, valières, souhaite au contraire un approfondissement de diverses questions déjà pointues.

Exemple de raté des Estivales: le débat sur le Manifeste interespèces, qui était trop pointu pour une partie du public qui venait pour le premier jour de l'extérieur (du village et des environs), et qui ne comprenait pas bien les enjeux (qui n'avaient pas été assez bien expliqués). Certain-e-s ont dû se trouver en décalage et ne sont en tout cas pas revenu-e-s...

solutions avancées (pistes):

Problème qui pourrait être résolu en mettant les débats «pointus» plus à la fin des Estivales, et en commençant au contraire par une présentation générale de ce qu'on appelle la «question animale» le premier jour (le samedi par exemple), afin de mettre un peu les gens au diapason, leur donner les outils pour se dépatouiller dans tout ça... Ca peut aussi tout bonnement consister en une présentation de film (problème: qu'il ne soit pas trop dur pour ne pas faire fuir enfants et/ou autres personnes sensibles)... Ensuite, lors de cette première présentation à caractère généraliste (suivie de débat, de précisions, et tutti quanti!), on peut prévenir l'assistance que certains des débats prévus ensuite peuvent s'avérer un peu spécialisés, mais que tout le monde est bien sûr cordialement invité... Ca peut aussi être notifié dans les programmes publiés par les médias locaux (ce qui ne dispense pas de garder à l'esprit qu'il faut essayer de bien expliquer ce qu'on raconte, pour que ça reste toujours bien compréhensible par tout le monde).

- problèmes des débats, de la (non-) participation de certain-e-s: comme il y avait parfois que cinq ou six personnes qui s'exprimaient lors des débats, les autres écoutant et parfois n'osant pas intervenir (effet d'intimidation dû au nombre de participants et aussi parfois à l'angle d'attaque des sujets ou à leur caractère théorique), on a essayé parfois de faire des petits groupes, mais qui n'ont pas systèmatiquement marché, notamment parce qu'ils étaient laissés à la libre intervention de tous (du coup, soit la discussion ne prenait pas, soit elle restait monopolisée par les mêmes). Par ailleurs, mais ça m'a été dit en discussion interpersonnelle, pas en public, quelques personnes nouvelles ont rencontré des problèmes d'«insertion» dans le groupe des gens qui se connaissaient déjà des estivales précédentes (ce qui se résoudrait plus facilement si on avait plus de temps libre à se consacrer les un-e-s aux autres, il me semble).

solutions avancées (pistes):

1) faire ce qu'on a fini par faire pour les grands groupes: organiser les tours de paroles, suivant qui lève le premier la main, ordonner ainsi chronologiquement les interventions, et éviter à la fois les interruptions (évite de se couper la parole mutuellement) et les dialogues entre deux personnes qui n'en finissent pas; le faire, donc, aussi pour les petits groupes... Avantage: ça permet de ne pas rentrer dans des cercles vicieux de monopolisation de la parole par une ou deux personnes qui se causent mutuellement; et ça permet aux personnes venues de l'étranger et ne possédant pas parfaitement le français de mieux comprendre ce qui se dit qu'au milieu d'une conversation un peu trop désordonnée. Inconvénient: ça tue un peu la spontanéité du débat, le caractère réactif des réponses, ainsi que la continuité dans la poursuite du débat. Semble néanmoins à peu près convenir à tout le monde.

2) on pourrait peut-être essayer de définir, avant de faire les petits groupes, des thèmes précis abordables au sein de ces petits groupes, éventuellement diffférents de ceux des autres petits groupes; le choix des thèmes pourrait découler de propositions faites par les présentateurs/trices des thèmes abordés (parce que le choix de thèmes, on l'a vu, ne se pas aisément spontanément lors de la plénière).

3) on pourrait donc faire ces petits groupes, au moins dans certains cas, pour certains thèmes, l'après midi, le matin ayant été consacré à la présentation du sujet et à un débat en plénière; ça laisserait le temps de décanter...

4) il y a eu pas mal de propositions explorées dans certains milieux (certains squatts, certaines mouvances écolos, féministes, etc.) pour aider à l'expression de chacun-e, qu'on pourrait mettre à profit: des jeux qui permettent aux gens de se connaître et de prendre confiance les uns dans les autres, puis ainsi de prendre la parole en public, des signes de main lors des débats qui indiquent le mode de l'intervention souhaitée (interruption du débat pour question technique rapide, pour approfondissement sur un détail donné, etc.), et bien d'autres choses; je vais essayer de collecter les infos là-dessus, et d'en faire part à la liste... J'ai vu que ça peut plutôt bien marcher...

- problèmes liés à la logistique matérielle:

il y a eu souvent quelques difficultés de gestion de la cuisine, des courses, de la vaisselle, qui ont été inégalement gérées par l'ensemble des gens; il n'y a pas eu de problème important, mais c'est aussi parce que quelques personnes ont pris sur elles pour assurer, «combler les trous». Ce pourrait être mieux organisé...

solutions avancées (pistes):

1) si on a plus de temps (horaires moins remplis), ça devrait aller mieux tout seul.

2) il faut tout de même à tout prix prendre au moins une demi-heure, si ce n'est une heure, par jour, pour discuter au fur et à mesure de l'organisation des Estivales, qu'il s'agisse de l'organisation matérielle (courses, cuisine, etc., ou bien encore aller chercher quelqu'un-e à la gare, etc.) ou bien encore des discussions ou des «estivales off» (rando, baignades, bizutages, etc.). (ah, non! pas bizutages! je me suis trompé de compte rendu, là!). Ca permettrait également de dépister d'éventuels problèmes, quels qu'ils soient, et de les résoudre en temps voulu... Certain proposait que ce soit à l'occasion de l'apéro d'avant le repas du soir, ou bien à l'occasion du digestif d'après le même repas... bonne idée, il me semble... non? Avantages: ce serait convivial, tout le monde aurait envie de venir, on aurait l'occasion de boire quelque chose (y compris d'ailleurs les quelques personnes qui ne boivent pas d'alcool, qui pourraient boire de l'eau du robinet). Inconvénients: je cherche, et j'écrirais éventuellement ultérieurement si je trouve...

- organisation de journées à thèmes:

il y a eu proposition d'organiser des journées à thèmes, style «écologie et question animale», ou bien «art et question animale», ou bien «animal de compagnie et question animale», ou bien, ou bien (une liste conséquente mais non exhaustive a été lue par antoine comme e.t., qui n'aura qu'à nous la recopier ici...).

Ce type de «journées à thèmes» (il pourrait y en avoir plusieurs) pourrait se prêter éventuellement à un traitement sur la journée, suivant le schéma décrit plus haut: intervention suivie de débat en plénière le matin, débats en plus petits groupes, éventuellement sur des sous-sujets, l'après midi, suivis de restitution en plénière...

D'autres sujets semblent moins se prêter aux petits groupes: il me semble que c'est le cas des présentation «historiques», par exemple, commes celles de Agnese P. ou de Cécile G. (mais peut-être est-ce un leurre, ou bien une erreur, et serait-ce au contraire intéressant).

- il a été remarqué que les présentations faites oralement avec projection de résumés écrits sur un écran sont plus carrées, plus cadrées, marquent mieux, on s'en souvient plus aisément, etc. C'est pas mal, ça vaut le coup d'y faire plus souvent.

- il y a eu débat sur le lieu des Estivales de l'année prochaine: grosso modo, il semble que pas mal de monde trouvait que ce serait bien d'y refaire à st julien molin molette (sauf une personne qui trouvait qu'on n'avait pas de lieu pour nager, ni même pour vraiment se retrouver tous ensemble, danser, passer la soirée à deviser joyeusement, etc.); plusieurs personnes ont souligné l'énorme travail de préparation fait pas Enos et sa raya de copines (déblayage de l'espace, médias, affichettes dans les environs, organisations diverses, logistique matérielle, invitations d'intervenants artistes, etc.)... Ceci dit, les Estivales de l'année prochaine pourraient avoir lieu à St Julien tout en bénéficiant en plus d'un autre lieu plus vaste, celui du Taillis Vert: une salle qui fait trois ou quatre fois au moins l'espace de l'atelier d'Enos, où on peut faire un coin cuisine et mangeouille (il y a eau et électricité), avec en plus un gigantesque dortoir qui fait la même taille juste au dessus; place pas loin d'un endroit où se baigner, qui plus est, dans un coin magnifique, à 5 mn à peine du camping... Les habitant-e-s semblent d'accord, illes vont en discuter avec le propriétaire à son retour en septembre...

voilà, voilà, rapidement; j'ai dû en oublier, des vertes et des pas mûres, mais rien de bien avancé, par contre... De toute façon, j'arrête là, sinon, je risque d'y passer la journée...